lundi 28 octobre 2013

L'affaissement de mars 1927

Le jeudi 17 mars 1927, s'ouvrit la séance du jour de la S.A.O., à 8 h 25 sous la présidence de M. Plattard. Parmi les ordres du jour, une communication était faite concernant un incident survenu à Savigné [1] : "Les journaux ont récemment signalé la découverte fortuite d'un souterrain, auprès du bourg de Savigné, non loin des grottes du Chaffaud, sur un plateau calcaire bordant la route de Civray à Charroux ce souterrain a été mis au jour par un affaissement du terrain en forme d'entonnoir. "
Effectivement, je retrouve dans l'édition du 9 mars 1927 [2] de L'Avenir de la Vienne, l'article suivant :

Extrait de L'Avenir de la Vienne, 9 mars 1927

La communication de la S.A.O. se poursuit ainsi : "M. Pouliot communique sur cette découverte des renseignements intéressants fournis par notre confrère, M. René Surreaux, qui les tient lui-même de ses collègues de la « Société des Amis du Pays civraisien », particulièrement le docteur Desbordes et M. Coquillaud. M. Surreaux se propose de tes comptéter par une exploration minutieuse et l'établissement d'un plan.
Le souterrain consiste en une chambre oblongue d'une quinzaine de mètres, encombrée d'éboulis, d'une hauteur moyenne de 3 à 4 métres, autour de laquelle rayonnent des couloirs, obstrués par des infiltrations d'argile. Un seul silex taillé, un grattoir, a été trouvé. Les parois sont partout lisses, on ne remarque nulle part de stalactites, il n'y a pas trace d'humidité, ni d'infiltration d'eau. Pour le moment, rien ne permet de dire que le souterrain a été habité, mais rien n'a été observé qui soit contradictoire à cette hypothèse. Une exploration minutieuse du plateau s'impose pour la recherche de pierres taillées."



Sources :
  • [1] Extrait des Bulletins de la Société des antiquaires de l'Ouest, série 3, tome 7, 1927, p. 543 et 544 ;
  • [2] Je suis né un 9 mars et, d'après ma calculette, l'article est paru exactement 52 ans avant ma venue au monde ;

lundi 21 octobre 2013

Le tumulus de Gros-Guignon

Ce tumulus est situé au milieu d’une vaste plaine, au nord de la Charente et à l’est du bourg. Brouillet, en 1865, lui donna la description suivante : « Il a la forme d'un cône tronqué ; sa circonférence, à sa base, est de 126 mètres ; son élévation peut être de 5 à 6 mètres. Son sommet, qui se termine en plateforme, est creusé en ellipse, de l'ouest à l'est, sur une largeur de 6 mètres, une longueur de 12 mètres et une profondeur de 2 mètres ».

Extrait de l’Indicateur,
description du Tumulus de Gros-Guignon

On y pénétrait par une entrée située à l'est. Cet affaissement avait peut-être servi pour recevoir et protéger des combattants, mais, comme le signale Brouillet, le tertre n'a point été fouillé, et il ne put s’avancer sur la destination de la structure. Quelques années auparavant, on avait voulu y faire des fouilles, mais des ouvriers superstitieux, en entendant résonner leurs coups de pioches, prirent peur et refusèrent de continuer le travail.
« Ce monument, disait Brouillet, est l'objet de quelques croyances superstitieuses. On prétend qu'à Noël, pendant la messe de minuit, au moment de l'élévation, il est éclairé par des lumières étranges qui sortent de son sein. Il est certain que l'été on y voit souvent des feux-follets produits, probablement, par l'exhalaison de quelques gaz qui s'enflamment au contact de l'air. Ce fait, dont j'ai été témoin et qui n'a rien d'extraordinaire, peut bien avoir accrédité celte erreur parmi le peuple et il ferait supposer que ce tertre recouvre quelques sépultures ».
A 100 mètres au nord du tertre, Brouillet décrit « un autre petit tertre ayant 2 mètres de haut, 45 mètres de tour, composé de terre et au nord-est duquel s'étend une levée de terre de 30 mètres de long sur 4 mètres de large ».


Le 21 février 1884, lors d’une séance de la Société des Antiquaires de l’Ouest, Gustave Chauvet, président de la société archéologique et historique de la Charente, annonça son intention de fouiller le tumulus, en rappelant que Brouillet avait décrit la structure une vingtaine d’années auparavant, sans s’avancer sur sa destination.
« Les premiers propriétaires, disait Chauvet, n’y ont jamais laissé pratiquer de fouilles régulières ; les ouvriers du chemin de fer y firent cependant, récemment, une tranchée peu importante et le nouveau possesseur, M. Imbert, avait l’intention de la continuer, quand, un matin, ses métayers, munis de pelles et de pioches creusèrent eux-mêmes la partie sud-est du tertre et mirent au jour un squelette entouré de débris de fer et de bronze ; ils pensaient être en présence d’un cercueil en bois garni d’armatures de fer.
« Mais le Dr Guillaud, maire de Civray, m’avertit immédiatement et le 22 décembre 1883, au matin, nous étions ensemble, au village de Chez-Chauveau, pour recueillir les premiers renseignements sur la découverte.
« Jour fut pris avec M. Imbert pour continuer les fouilles ; la semaine suivante les parties inférieures de la sépulture furent explorées et la voûte centrale déterminée dans presque tout son pourtour, en présence de M. F., propriétaire à Charroux, et de quelques personnes.
« Le 9 janvier, je présentai un rapport, sur ce sujet, à la Société archéologique et historique de la Charente, qui fit photographier les trois principaux objets recueillis, de façon à les communiquer aux archéologues de la région.
« Le 11 février, M. Imbert m’écrivit que M. le président de la Société des Antiquaires de l’Ouest, ayant eu connaissances des fouilles, désirait les visiter et examiner les objets trouvés.
« Je vins au rendez-vous fixé pour le 14, heureux de me mettre en rapport avec des archéologues expérimentés qui pouvaient m’éclairer de leurs lumières sur une question encore toute nouvelle pour la vallée de la Charente. J’ai conservé le meilleur souvenir de notre exploration commune aux environs du Gros-Guignon.
« M. Imbert, avant de se séparer de nous, manifesta le désir que la trouvaille faite sur sa propriété fut publiée dans le département de la Vienne et représentée dans l’un des musées de Poitiers. J’aurais eu mauvaise grâce à ne pas être de cet avis ; aussi fut-il convenu avec votre honorable vice-président, M. le colonel Babinet, et les autres membres de votre compagnie faisant partie de notre excursion, que je continuerais l’exploration du tumulus avec le concours de la Société des Antiquaires de l’Ouest. »
Lors de cette séance, M. Chauvet sera nommé membre titulaire non résidant, d’une manière plutôt expéditive, pour le remercier d’adjoindre à ses recherches la puissante société.
D’après les premiers éléments, on avait mis à jour, sous une épaisse couche de terre, deux amas hémisphériques de cailloux et de moellons, qui recouvrent chacun les restes de bûchers.
La découverte de rites funéraires celtiques était plutôt rare, à l’époque, aussi celle-ci fut vivement appréciée au sein de la société savante.

Extrait des Mémoires de la Société des Antiquaires de l’Ouest, 1884

L’amas sud est le plus étendu (5 mètres de rayon), avec une épaisseur de 1 mètre 80 dans sa partie centrale. Il occupe plus de la moitié de la base du tumulus. Il recouvre vers l’ouest un foyer (noté F) qui contenait des cendres, des charbons, des os brûlés et deux fragments de bronze.
Dans sa partie supérieure, on avait déposé deux urnes funéraires.
Clous en bronze,
Extrait des
Mémoires de la Société
des Antiquaires

de l’Ouest, 1884
Un char funéraire (noté C) et plusieurs éléments en fer et en bronze furent trouvés à la surface de l’amas de pierres (cercles en fer, mors, rouelles en bronze, etc.), comme les artefacts ci-contre.
L’amas nord était moins important que le premier. Cette fouille permit de découvrir qu’il avait déjà été fouillé. Il recouvrait un bûcher de 2 mètres 50 de diamètre environ (noté I), les cendres étaient mêlées à des débris d’ossements brûlés et à des fragments de bronze et de fer incorporés à des charbons.
M. Chauvet émit l’hypothèse que le tumulus de Gros-Guignon avait été à l’origine comme une vaste plate-forme de 38 mètres sur 2 de hauteur, avec deux bûchers : l’un vers le sud, dût servir à brûler le chef dont on prépara les funérailles, avec son char, et l’autre, vers le nord, dût être destiné aux femmes et aux compagnons qui furent brûlés avec leurs vêtements et leurs bijoux en fer et en bronze.



Sources :
  • Indicateur archéologique de l'arrondissement de Civrai : depuis l'époque anté-historique jusqu'à nos jours, pour servir à la statistique monumentale du département de la Vienne, Pierre-Amédée Brouillet, 1865 ;
  • Gros-Guignon, commune de Savigné (Vienne), par Gustave Chauvet, président de la société archéologique et historique de la Charente, in Mémoires de la Société des Antiquaires de l’Ouest, 1884 ;

dimanche 20 octobre 2013

L'épicerie de l'Érable

Je prolonge ici le petit article sur le livre de photos de Gérard Simmat, Mémoires d'hier, à la manière d'un cross-over, car il évoque le petit village de Savigné, plus exactement l'un des commerces ayant existé sur la commune au début du XXe siècle. La photo que l'auteur propose (voir ci-dessous) me propose à moi, qui connaît ce bâtiment, de remonter le cours du temps :


Situation de l'épicerie
L'auteur mentionne que "le hameau est, par définition, un petit groupe isolé d'habitations rurales. l'épicerie du hameau devait en réalité vendre tout l'indispensable aux gens des alentours pour leur éviter d'aller trop souvent jusqu'au bourg voisin, distant de plusieurs kilomètres. Ici, à l'Érable, sur la commune de Saint-Gaudent, près de Savigné, dans le canton de Civray, la maison Sauzeau, sur la route principale, faisait office d'épicerie, mercerie, quincaillerie, café, vente de vins, de bières, de liqueurs, d'eau-de-vie, vente de de vaisselle, d'articles de chasse, d'articles de pêche, de bureau de tabacs, de bureau des contributions indirectes, etc. Pousser la porte devait apporter bien d'autres surprises !"

Le texte contient une erreur, dans le sens où la maison Sauzeau se tenait à l'Érable, non pas sur la commune de Saint-Gaudent, mais sur celle de Savigné. De plus, elle se trouvait à quelques centaines de mètres de l'église, du bourg et du centre névralgique de Savigné, le hameau de l'Érable en constituant un prolongement limitrophe.

Louis Sauzeau était le fils de Sylvain et de Jeanne Rogeon, et naquit le 1er septembre 1840 dans sa commune, et était cultivateur au village de Champagné-Lureau lorsqu'il épousa, le 25 janvier 1869, Jeanne Fergé, fille de Jacques et de Marie Tillet. Absente à l'Érable au recensement de 1881, la famille Sauzeau (parfois orthographié Sozeau), apparaît successivement en 1886, 1891, 1896, 1901 et 1906 (Archives Départementales de la Vienne) :
  • en 1886, Louis Sauzeau était épicier, et sa femme Jeanne Fergé ménagère, et vivaient avec eux Marie (13 ans), Louis (11 ans), Constant (9 ans), Armantine (7 ans) et Henri (1 an).
  • cinq ans plus tard, Louis était receveur buraliste et sa fille aînée, Marie, était épicière.
  • en 1896, Louis Suzeau était négociant.
  • et enfin en 1901 et 1906, Louis Sauzeau était de nouveau receveur buraliste.
Vers 1910, lui succéda le sieur Pierre Thomas. Cette carte postale, extraite d'un livre de Gérard Simmat, montre la légère évolution de la boutique (il est épicier en 1911) :

carte postale extraite d'un livre de Gérard Simmat

Pierre Thomas, né le 5 août 1874 à Peussicot, commune de Genouillé, était le fils de Jean Thomas et d'Annette Arnaud, cultivateurs. Il était valet de chambre à Paris, rue d'Anjou, lorsqu'il épousa, le 2 avril 1902, à Vivonne, Louise Moreau, cuisinière à Paris, place de la Concorde, fille de Paul Moreau et de Radégonde Desbouchages.

Enfin, dans les années 20, on retrouve le sieur Vignaud, qui conserva les locaux, comme nous l'a montré Gloria, il y a de quelques années, sur cette photo présentant une partie de sa famille :


Carte postale personnelle de Gloria, que je remercie chaleureusement

Plus proche de nous, l'épicerie Vignaud se déplacera un peu plus près du bourg, dans la rue marchande de Savigné (la Grand'Rue). Autant que je me souvienne, le bâtiment de l'épicerie Sauzeau était un bar/café, puis on y vendit des tissus et des vêtements.

Depuis quelques années, le bâtiment a été converti en habitation :

Photo prise il y a quelques semaines

Comme dans toutes petites communes rurales, les commerces de proximité à Savigné ont peu à peu disparu. La zone commerciale, située entre Savigné et Civray (à 500 m à l'Ouest de l'épicierie Sauzeau), s'est quant à elle développé parallèlement à ces disparitions.




Remerciements à Gloria, Valérie ainsi qu'à Gérard Simmat pour les extraits de ses livres.

lundi 7 octobre 2013

Copie des registres | 30 septembre 1789

Vu le congé donné à Jacques Lafond pour aller à la Rochelle, délivré par M. Imbert, syndic, et M. l'archiprêtre et M. Guy Imbert, le trente septembre mil sept cent quatre vingt neuf.
Signé : Pressac, greffier



Sources :
  • Archives départementales de la Vienne

Copie des registres | 16 mars 1789

Vu le congé de Pierre Brun, soldat provincial de la paroisse de Savigné en Civray, lequel nous a représenté ce jourd'hui le seize mars mil sept cent quatre vingt neuf.
Signé : Pressac, greffier



Sources :
  • Archives départementales de la Vienne

Copie des registres | 15 mars 1789

Vu le congé de Pierre Rousseau, milicien de la paroisse de Savigné en Civray, lequel nous a représenté ce jourd'hui le quinze mars mil sept cent quatre vingt neuf.
Signé : Pressac, greffier



Sources :
  • Archives départementales de la Vienne

dimanche 6 octobre 2013

Copie des registres | 20 février 1789

Aujourd'hui, ce vingt du mois de février mil sept cent quatre vingt neuf, les syndics, députés et adjoints de la municipalité de la paroisse de Savigné en Civray, convoqués et attablés au lieu et en la manière accoutumée, il a été donné lecture par le dit syndic de la signification à lui faite par exploit de Nivelin, huissier royal du quatorze de ce mois, à la requête du sieur Jean François Bonnin, se disant garde du gouvernement de cette province, d'un arrêt par défaut rendu à son profit par nos seigneurs de la cour des aides à Paris, contre les habitants, corps et communauté de cette paroisse, le trente janvier dernier, portant que ceux-ci seront tenus par provision de procéder sur le champ et en la manière accoutumée à la nomination d'un autre collecteur au lieu et place dudit Bonnin, pour faire la collecte des tailles de cette paroisse pour la présente année. Sur quoi la manière mise en délibération sans entendre à prouver la qualité que prend ledit Bonnin de garde de gouvernement de cette province, aux protestations contraires de démontrer qu'il n'en est plus pourvu pour n'avoir pas payé la finance à laquelle il a été imposé, et sous toute autre réserve de droit, les dits syndics, députés et adjoints ont nommé pour collecteur aux fins de recouvrement de la taille et autre imposition de cette paroisse par la présente année au lieu et place dudit Bonnin la personne de Pierre Trallebout, laboureur, auquel de même qu'au dit Bonnin, la présente délibération et nomination sera notifiée à la requête du syndic de la muncipalité pour qu'il n'en prétend cause d'ignorance, et ayant à se concerter à l'effet de l'exécution provisoire seulement l'arrêt sus daté.
Fait et arrêté en la salle d'assemblée de la municipalité du dit Savigné, les jours, an et mois que dessus et ont les dits délibérants signé, exceptés Louis Douche, Jean Brault, François Lucquiaux et Pierre Chauveau, qui ont déclarés ne savoir signer. Signé : Touzalin, archiprêtre de Gençay et curé de Savigné, Imbert, Brunet, Debenest, Albert, F. Minot, Jean Bert, Jean Blanchart, Imbert syndic, Pressac greffier.



Sources :
  • Archives départementales de la Vienne

samedi 5 octobre 2013

Copie des registres | 25 janvier 1789

Rolle du dixième

Le présent rolle a été lu et publié à haute et intelligible voix par moi, Pressac greffier de la municipalité de la paroisse de Savigné en Civray, au-devant de la porte de l'église de la dite paroisse, issue de la messe dite et célébrée en icelle ce jourd'hui, dimanche vingt cinq janvier mil sept cent quatre vingt neuf, en présence dudit sindic et autres membres de la dite municipalité et de suite remis au dit sieur Jean François Bonnin, bourgeois, et Pierre Rougier, maçon, collecteurs nommés pour faire le recouvrement des impositions contenus audit rolle, lequel dit sieur Bonnin ou son neveu, faisant pour lui, l'a accepté en présence de tous les habitants devant la porte principale de l'église et promis le faire passer au sieur Bonnin, son oncle. Fait clos et arrêté le dit jour, mois et an susdit, et on les dits notables signer. Signé : Albert, Imbert, Brunet, Imbert syndic, Pressac, Minot.



Sources :
  • Archives départementales de la Vienne

vendredi 4 octobre 2013

Copie des registres | 11 janvier 1789

Rolle de la taille

Le présent rolle a été lu et publié à haute et intelligible voix par moi, Pressac, greffier de la municipalité de la paroisse de Savigné en Civray, au-devant de la porte de l'église de la dite paroisse, issue de la messe dite et célébrée en icelle aujourd'hui, dimanche onzième jour de janvier mil sept cent quatre vingt neuf, en présence du sindic et autres membres de la dite municipalité et de suite remis au sieur Jean François Bonnin, bourgeois, et Pierre Rougier, maçon, collecteurs nommés pour faire le recouvrement des impositions contenus au dit rolle, lequel dit sieur Bonnin a accepté le dit rolle en présence de damoiselle [...] Audefont et damoiselle [...] Bonnin, sa nièce, et damoiselle Bonnin, sa femme, et a promis d'en faire l'amas, et déclaré ne vouloir signer ; fait et arrêté le dit jour, mois et an que dessus. Signé : Imbert, Benoist, Imbert sindic et Pressac, greffier, et le dit Braud et Choveau ne savoir signer.



Sources :
  • Archives départementales de la Vienne

jeudi 3 octobre 2013

Copie des registres | 4 janvier 1789

Aujourd'hui quatre janvier mil sept cent quatre vingt neuf nous notables composant l'assemblée municipale de la paroisse de Savigné en Civrai nous sommes assemblés avec les dits habitants de la dite paroisse au son de la cloche à la manière accoutumée afin de délibrére sur la perte des bestiaux que les dits habitants de la dite paroisse ont fait l'année dernière mil sept cent quatre vingt huit il s'est trouvé le nommé Pierre Mousset du village de Chez-Chauveau sus dite paroisse a perdu [...] un boeuf le vingt-neuf septembre de la dite année, de la valeur de cent vingt livres ; plus le nommé Jean Bonnin, du même village, a perdu un jeune boeuf de la valeur de cent vingt quatre livres ; plus le nommé Pussaud demeurant au Tardy sus dite paroisse, a perdu un boeuf le neuf d'août de la dite année, de la valeur de cent cinquante livres ; plus Pierre Boutelant, demeurant au village de Lizac sus dite paroisse, a perdu un boeuf le huit février de la dite année, de la valeur de cent quatre vingt livres. Fait et arrêté le dit jour, mois et an que dessus et avons signé : Albert, Imbert et Brunet.



Sources :
  • Archives départementales de la Vienne

mercredi 2 octobre 2013

Copie des registres | 10 décembre 1788

Cette nouvelle série de textes est une copie des registres de la commune de Savigné (par extraits) d'après les originaux ayant appartenu à Mlle Thérèse Serph. Ce sont des délibérations de Savigné, de 1788 à 1792.



Aujourd'hui dixième jour de décembre mil sept cent quatre vingt huit les membres composant l'assemblée municipale de la paroisse de Savigné en Civray assemblés au lieu et en la manière accoutumé ; ayant pris en communication la requête présentée à Messieurs les officiers de l'élection de Poitiers par le sieur Jean François Bonnin habitant de cette paroisse et de l'ordonnance y intervenue sur icelle le deux de ce mois ont délibéré que le dit sieur Bonnin ne peut jouir de l'exemption de la collecte sur le fondement de son brevet de l'un des gardes du gouvernement de cette province du six octobre mil sept cent soixante huit ; paru que son altesse sérénissime Monseigneur le duc de Chartres à son avènement au gouvernement de cette même province aurait supprimé les anciens gardes et en aurait établi de nouveaux ; ainsi c'est de ce gouvernement que le sieur Bonnin doit tenir son brevet et non étant pas pourvu il ne doit tenir son brevet et n'en étant pas pourvu il ne doit pas espérer faire accueillir sa prétention en sorte qu'il prend une fausse qualité en s'appliquant celle de garde du gouvernement du Poitou qui ne lui conférerait même pas le privilège qu'il réclame, en serait il pourvu suivant les intentions de Monseigneur l'intendant de cette généralité manifester au dernier département ; au surplus il en impose encore quand il se dit infirme et hors d'état de faire l'amas des deniers de la collecte de cette paroisse en ce qu'il a eu quelques excès de goutte ils n'ont pas été de longue durée puisqu'ils ne l'ont pas empêché cette année comme les précédentes de vaquer à ses affaires et de tenir toutes les foires des environs ; ce qu'il serait très aisé de prouver non par le certificat de son dévoué chirurgien mais par le témoignage de tout le public. D'ailleurs le sieur Bonnin comptait-il si peu sur les motifs dont il fait aujourd'hui usage pour ne pas passer collecteur qu'il a dit publiquement que si on lui avait donné un autre conseil il aurait volontiers rempli cette fonction ; au moyen de quoi il ne peut sous aucun prétexte s'en dispenser et par cette considération les délibérents se persuadent n'être pas obligés d'indiquer aucun autre personne pour le remplacer. Fait à Savigné les jours mois et an que dessus et ont en les délibérants signé.



Sources :
  • Archives départementales de la Vienne