dimanche 3 décembre 2017

Les Roux du moulin des Âges

Les histoires post-révolutionnaires des moulins du Tan et des Âges sont intiment liées par le jeu des alliances familiales.


Le couple important et fondateur de cette histoire est formé par Jean Bert et Marguerite Chopin.
Jean Bert, baptisé le 22 février 1711 à Saint-Saviol, est le fils de Jean, laboureur, et d'Anne Brothier.
Marguerite Chopin, née vers 1710, est la fille de Jean Chopin et d'Anne Garreau, issue d'une famille marchande de Savigné.
Leur alliance se joue le 24 août 1740, à Civray : Jean Bert épouse Marguerite Chopin, tout comme Jean Chopin épouse Marie Bert — frère et soeur pour sœur et frère.

Jean Bert et Marguerite Chopin ont sept enfants connus :
  • Louis, baptisé le 11 mars 1745 à Civray, dont je n'ai pas retrouvé de traces dans les registres.
  • Antoinette, baptisée le 24 février 1750 à Civray, qui y épouse, le 16 octobre 1771, Pierre Fombelle, laboureur originaire de Limalonges, fille de Pierre et de Marie Martin. Le couple s'installe à Saint-Pierre-d'Exideuil et a au moins quatre enfants, dont un seul survit au passage de l'âge adulte : Jean Fombelle, baptisé le 28 janvier 1783 à Civray. Nous en parlerons plus tard. Antoinette Bert décède le 26 décembre 1788, son mari le 20 brumaire de l'an X (30 octobre 1801).
  • Julie Marie, baptisée le 11 septembre 1752 à Civray, qui y épouse, le 6 février 1779, Pierre Gallais, fils de Jean et de marie Longeau. Il est meunier au moulin Minot, à Saint-Pierre-d'Exideuil, jusqu'à son décès le 17 novembre 1795. Son épouse est meunière au même lieu jusqu'à sa mort, survenue le 26 mai 1815.
  • Jeanne, née vers 1753, qui épouse, le 5 février 1781, à Charroux, Jean Villesange, meunier, fils de Pierre et de Marie Martin. Son mari décède le 10 août 1793, et elle est meunière au moulin de Jouet, sur cette commune de Charroux, jusqu'à son décès, le 11 août 1817.
  • Jean, né vers 1755, qui épouse, le 27 novembre 1780, à Charroux, Jeanne Villesange, soeur du précédent et veuve de Louis Martin, boulanger. Le couple n'a pas d'enfant, et Jean devient meunier au moulin du Tan, du moins de 1807 jusqu'à sa mort, survenue le 15 septembre 1818.
  • Pierre Bert, baptisé le 10 novembre 1757 à Civray, qui épouse, le 5 février 1781, à Charroux, Marie Villesange, autre membre de la fratrie. Pierre Bert est, après la révolution, meunier au moulin des Âges, et l'est jusqu'à sa mort, le 17 avril 1819. De leur union, ils ont quatre filles : Jeanne-Marie, Marguerite, Louise et Jeanne.
  • et enfin Marguerite, baptisée le 29 mars 1764 à Civray, qui y épouse, le 19 février 1783, Jean Gallais, meunier à Saint-Pierre-d'Exideuil. Veuve, elle se remarie, le 1er brumaire de l'an III (22 octobre 1794), à Pierre Sabourault, aussi meunier.

Après la révolution, les deux frères, Jean et Pierre Bert, sont donc usiniers des deux moulins les plus en aval du fleuve sur la commune de Savigné (Les Âges et le Tan), et le sont jusqu'à leur décès, à peu près contemporain.
Jean Fombelle, fils orphelin de Pierre et d'Antoinette Bert, a dû être intégré dans la famille de son oncle Pierre Bert. Pierre Bert, chez lequel justement il est chasseron, lorsqu'il épouse, le 19 octobre 1807, à Savigné, sa cousine Jeanne Marie Bert. À la mort de son oncle Jean Bert, il devient le meunier au moulin du Tan, jusqu'à son décès, survenu le 23 janvier 1839. Ce mariage est l'occasion de réunir toute la famille — en tant qu'orphelin, Pierre Fombelle reçoit l'agréement de toute la famille :

AD86 en ligne, Savigné, M - 1805 (an XIV)-1812, v. 25/110

Étienne Roux est le fils de Pierre Roux, alors meunier originaire à Château-Garnier, et de Catherine Peignier. C'est le plus jeune enfant du couple, et le seul à être né à Savigné — où il est baptisé le 7 avril 1787, car son père y est brièvement meunier, à Périgné. Il est un des domestiques de Pierre Bert, aux Âges, lorsqu'il épouse, le 20 novembre 1811, à Savigné, une des filles de ce dernier, Louise Bert. Tout comme Jean Fombelle au Tan, Étienne Roux va succéder à son beau-père aux Âges.
Chez les Roux, on est meunier de père en fils depuis au moins 3 générations, du moins, jusqu'au début des registres paroissiaux, et encore, quand les actes sont propices aux détails sur les professions.  Étienne Roux meurt au moulin le 15 novembre 1833, et son épouse continue l'activité, jusqu'à ce que leurs enfants soient en âge de travailler. La tradition familiale se poursuit, avec les enfants du couple, parmi lesquels Jean, né le 20 janvier 1817, Louis, né le 11 février 1821 et Étienne, né le 13 avril 1826. Après son mariage en 1838, Jacques Fombelle, leur gendre et fils de Jean et de Jeanne Marie Bert — époux de Jeanne Roux — les accompagne.

L'activité se réduit et la famille compte les disparitions : Louise Bert, maîtresse de maison, décède le 21 octobre 1856, son fils Louis Roux meurt aux Âges le 4 février 1872 (côté Civray), suivi par son frère Jean, le 8 mars suivant (aussi aux Âges de Civray). Jacques Fombelle, veuf, se remarie et quitte la profession pour élever des cochons au Breuil-Margot.

Seul Étienne poursuit l'activité, jusqu'à au moins 1881. Il meurt le 12 novembre 1905, mais n'exerce plus depuis longtemps.

Des trois garçons d'Étienne Roux et de Louise Bert cités précédemment, seul Louis s'est marié : il a épousé Marie Tabarin, le 18 août 1858, qui lui a donné Pierre Henri — bourrelier au Âges en 1881, et Eulalie, qui épouse, le 5 janvier 1881, François Gervais, cultivateur au Magnou.


Comme vu précédemment, le moulin appartient au pharmacien Peyramaure en 1884. À ce moment-là, le moulin n'est déjà plus en activité. François Gervais est justement le fermier qui s'occupe de la propriété, en 1905.



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